Au cours de ces derniers jours, la coalition anti-Daesh, menée par les Etats-Unis, a effectué des frappes aériennes contre les champs et les raffineries de pétrole, dans des régions sous contrôle de Daech, en territoire syrien, et plus précisément, à Deir ez-Zor. Dans ce droit fil, des raids ont été menés contre des raffineries, dans la banlieue de Deir ez-Zor et à Hassaka.
Légende : Raffinerie de Hassakah (Syrie)
Les raids les plus intenses ont été menés contre la ville de Tal Abyad, frontalière de la Turquie, où trois raffineries ont été, totalement, détruites, provoquant un incendie, qui a duré plusieurs heures, dans cette ville, située dans le Nord de la province de Raqqa. Cependant, ces attaques ne se sont pas limitées aux installations pétrolières, et des complexes gaziers, aussi, ont été visés par des avions de la coalition américano-arabe. Un important complexe gazier syrien a été bombardé. La coalition internationale a attaqué, pour la première fois, l’entrée et la salle de prières de l’usine Coneco. Cette usine est la plus grande de Syrie ». Mais, la question qui se pose est de savoir quel est le principal objectif des raids menés contre les installations pétrolières et gazières, en territoire syrien ? Les autorités US prétendent que l’objectif en est d’assécher les ressources financières de Daesh. Dans ce droit fil, le QG du commandement central américain a annoncé : «L’importance de ces frappes est qu’elles visent, directement, les ressources financières du groupe de Daesh, pour l’achat des armes et le paiement des salaires de ses éléments». Adoptant une position similaire, le Porte-parole du Pentagone, John Kirby, a dit : «Le type des frappes que nous menons, en Syrie, est à un niveau stratégique, nous tentons de détruire les outils et instruments, au moyen desquels, cette organisation «Daech», continue de survivre. C’est notre objectif». Les médias occidentaux ont suivi, exactement, cette même position annoncée et justifiée par les responsables occidentaux, et, surtout, américains. La chaîne France 24 a rapporté : «Les forces américaines ont tiré des missiles sur des raffineries sous contrôle de l’organisation de «l’EI, avec pour objectif d’assécher le financement, par la vente du pétrole du groupe jihadiste». Mais, la question qui se pose est de savoir si l’objectif des frappes menées contre les raffineries et les installations pétrolières et gazières, en territoire syrien, est, vraiment, d’assécher les ressources financières de Daech ? N’y-a-t-il, vraiment, pas d’autre option que celle des frappes contre les raffineries, pour assécher les ressources financières de Daech ? Pour ce faire, la solution ne passerait-elle pas plutôt par l’exercice de pressions contre les acheteurs du pétrole de Daech et de bloquer leurs comptes ? Il n’existe aucun document prouvant que le financement de Daesh n’est pas assuré que la par vente du pétrole, car, déjà, et après les attentats du 11 septembre, les Etats-Unis, avaient réclamé, à plusieurs reprises, aux pays arabes d’arrêter le soutien financier des réseaux caritatifs aux groupes affiliés à al-Qaïda. En outre, durant la crise syrienne, certains pays arabes dont l’Arabie et le Qatar, ont acheminé, sous les yeux des pays occidentaux, des milliards de dollars, pour soutenir les groupes Takfiris, avec, pour objectif, de renverser le gouvernement syrien. Autrement dit, cela veut dire qu’une partie essentielle des ressources financières de Daesh et d’autres groupes takfiris est assurée, à partir des aides étrangères, que ce soit de la part des Etats ou des ONG. Dans une telle conjoncture, se concentrer sur des frappes contre les installations pétrolières, en Syrie, serait donner une fausse adresse à la communauté mondiale et à l’opinion publique internationale, car de telles frappes n’auront pas d’impact important sur l’affaiblissement des ressources financières de Daesh, sans passer par le blocage et le gel des comptes bancaires des protecteurs des groupes takfiris. Pour mieux connaître le véritable objectif poursuivi par les Etats-Unis et leurs alliés, dans leurs frappes contre les raffineries, en territoire syrien, il faut vérifier quels seront les effets et les conséquences de ces frappes ? A en juger par des informations et des rapports publiés par les médias liés aux anciens protecteurs de Daech, les raids aériens menés par des Etats-Unis et leurs alliés n’ont porté un coup sérieux, ni aux membres, ni aux dirigeants de Daech, mais ils ont provoqué la hausse du carburant, dans les régions sous contrôle de Daech. «Les raids contre les raffineries ont provoqué la hausse du carburant et la pénurie de carburant, dans d’autres régions. Cela a augmenté les souffrances et les maux des populations de ces régions, surtout, que l’hiver s’approche, car le gasoil est le principal combustible, pour se chauffer, dans cette région. Par conséquent, l’un des objectifs non annoncés des frappes contre les installations pétrolières et gazières, dans ces régions, est de provoquer le mécontentement de leurs habitants et de les pousser à se soulever contre l’EI. Un autre objectif non annoncé des Etats-Unis et de leurs alliés, dans ces frappes, est de trouver le prétexte nécessaire, pour créer une zone tampon, dans les régions frontalières entre la Syrie et la Turquie, pour que les Etats-Unis puissent s’en servir, en vue de former et d’entraîner les forces syriennes soi-disant modérées.
Source Iran-French Radio, IRIB – 4 octobre 2014