Le président syrien Bachar al-Assad s’est rendu, le premier jour de Pâques à Maaloula, haut lieu du christianisme d’Orient, ravagé par les bandes takfiries, et récemment libérée par l’armée, pour envoyer un message de paix et de réconciliation à l’ensemble des Syriens.
C’est l’agence gouvernementale Sana qui a annoncé cette visite à Maaloula et quelques localités du Qalamoun, récemment libérées par l’armée. « Le président Assad s’est rendu au monastère de Mar Sarkis (Saint Serge et Bacchus) et a inspecté les dégâts et les destructions occasionnés par les terroristes », a écrit Sana.
Ce monastère, fondé à la fin du Ve siècle, est un des plus anciens du Moyen-Orient. Il est dédié à Serge et Bacchus, officiers romains martyrisés en raison de leur foi sous le règne de l’empereur Maximien Galère (250-311).
L’agence Sana a publié de nombreuses photos de la visite, notamment une montrant le président au côté d’un dignitaire chrétien en tenant entre les mains des fresques endommagées de la Vierge et de Jésus.
Il y a une semaine, l’armée syrienne, appuyée par des brigades de la défense nationale et des unités du Hezbollah libanais, avait repris cette localité chrétienne au nord de Damas, connue pour ses refuges troglodytiques datant des premiers siècles du christianisme et pour le fait que ses habitants parlent l’araméen, la langue du Christ, selon la tradition.
Des rebelles, dont des jihadistes du Front al-Nosra affiliés à Al-Qaïda, s’étaient emparés de Maaloula début décembre. Ils avaient alors enlevé 13 religieuses, qui ont été libérées en mars lors d’un échange de prisonniers. Elles furent transférées à Yabroud, le fief des mouvements islamistes dans le massif du Qalamoun, en lisière de la frontière avec le Liban. Quelques jours après cette libération, la ville de Yabroud est reconquise par l’armée syrienne et de nombreux émirs djihadistes, dont le chef du commando qui a enlevé les religieuses ont été liquidés.
Ce n’est pas la première fois que le président syrien se rend sur le « front » depuis le déclenchement du conflit syrien en mars 2011.
En mars 2012, il a visité Baba Amr, ex-bastion rebelle de Homs (centre) tombé aux mains de l’armée. En août dernier, il s’était rendu à Daraya, près de Damas, fraîchement reprise aux bandes armées.
Lors de sa visite au monastère de Mar Takla, le président syrien a affirmé que « personne, quelle que soit l’ampleur de son terrorisme, ne peut effacer l’histoire humaine et civilisationnelle de la Syrie. »
« Maaloula, à l’instar de tous les vestiges de la civilisation et de la culture universelles que recèle la Syrie, résistera face à la barbarie et à l’obscurantisme qui cible la Patrie », a assuré le président al-Assad.
A son retour de Malloula et alors qu’il traversait le village d’Aïn al-Tineh, dont la population avait repoussé les assaillants à travers ses groupes d’autodéfense et volé au secours des autres villages avoisinants ciblés par les terroristes, le président al-Assad a affirmé aux citoyens qui se sont rassemblés autour de lui, que leur position honorable dans la défense de leurs villages et des villages avoisinants, ont constitué un exemple lumineux de la société syrienne dans sa diversité, sa coexistence et son patriotisme..