Le peuple algérien a renouvelé sa confiance au Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour un nouveau mandat. Il a eu l’occasion de se prononcer librement sur son choix.
A l’évidence, ces élections présidentielles remportées haut la main par le candidat Abdelaziz Bouteflika ne sont que le prélude des grandes manœuvres qui déterminent l’horizon politique jusqu’à 2020.
Le nouveau mandat du Président Bouteflika se présente sous le signe de «l’innovation, avec un nouveau pacte pour le développement et le progrès dans tous les domaines». Son programme prévoit de donner un nouveau souffle à l’Etat et à la République algérienne.
Les efforts se focalisent selon son porte-parole Abdelmalek Sellal, sur « la continuité du travail pour une république rénovée, une diversification de l’économie nationale, l’accès des jeunes à l’emploi, la résolution définitive du problème du logement et le développement du tourisme», qui constituent l’essentiel des objectifs économiques de son programme.
Durant toute la campagne électorale Sellal a esquissé, les contours du programme du candidat Bouteflika lors de sa quatrième mandature.
Le chef de l’Etat a, notamment insisté sur «la mise en œuvre d’un vaste mouvement de diversification et de densification du tissu économique pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures».
Des engagements, pris déjà durant les trois premiers mandats, qui ont changé la nature de l’économie algérienne. Et de l’avis de tous, beaucoup de choses ont été réalisées sur le plan des infrastructures. L’économie algérienne est aujourd’hui moins dépendante des hydrocarbures qu’elle ne l’était dans les années 1990.
Le retour de la paix et de la sécurité, le raffermissement de la cohésion sociale et la gestion avisée des ressources nationales ont permis le lancement de trois plans successifs d’investissements publics dans les infrastructures et le développement humains qui ont doté le pays de nouveaux atouts considérables pour la réussite de son ambition d’assurer un développement économique et sociale soutenu et durable.
En tout cas, le chef de l’Etat, par le biais de son directeur de campagne, estime que «les conditions sont désormais propices», précisant que «l’Etat s’emploiera pleinement à le stimuler et à le soutenir». Il le fera en relançant l’investissement dans les segments du secteur public rendus à la viabilité et à la performance, en œuvrant à éliminer les blocages résiduels qui peuvent freiner l’initiative privée, en encourageant fiscalement les activités à forte valeur ajoutée et celle faisant appel à l’innovation, en réorientant plus fortement les banques publiques vers le financement des activités de production et des services à contenu technologique, en poursuivant l’ouverture à l’investissement étranger pour autant qu’il contribue effectivement à la production et à la richesse nationale ainsi qu’au développement technologique du pays.
Le renouveau national, une ambition présidentielle
«Cette dimension technologique est la base de la compétitivité internationale, une exigence qui, à mesure que se rapproche l’échéance de l’après-pétrole, devient plus pressante et plus absolue», explique le directeur de campagne de M. Abdelaziz Bouteflika balisant ainsi les secteurs à promouvoir et les investissements directs étrangers que l’Algérie souhaite recevoir.
Le porte-parole du chef de l’Etat a souligné qu’«en dépit de la grave crise économique qui sévit à travers le monde, la mise à exécution des programmes de développement social a été rendue possible grâce aux orientations de Bouteflika. «Ces orientations ont permis, en particulier, notre désendettement extérieur et la constitution de réserves destinées à faire face aux aléas des marchés pétroliers».
Pour autant, il reconnaît que l’Algérien fait partie du monde et que son économie réelle est très connectée aux activités mondiales. «Nous vivons dans un monde en crise, menacé de toutes parts, aussi bien par les modifications climatiques que par les pénuries prévisibles des ressources alimentaires, mais aussi par la profonde crise financière qui affecte l’économie mondiale, mais qui nous touche également au même titre qu’elle touche l’ensemble des pays du Tiers-Monde», a indiqué Abdelmalek Sellal, en ajoutant que l’Algérie se «trouve dans une sphère géopolitique très agitée et, de ce fait, il est fondamentalement nécessaire d’asseoir la stabilité du pays sans laquelle, il ne pourra y avoir de développement» évoquant une vigilance soutenue quant à la sécurité du territoire national et des frontières, notamment l’appel à l’unité nationale.
M. Abdelaziz Bouteflika promet le «renouveau national» qui sera mis en œuvre pour les cinq prochaines années. Il s’agit d’un projet «ambitieux et prometteur» et qu’il vise essentiellement à remettre le flambeau à la génération de l’indépendance qui doit s’assumer et gérer le pays «nous sommes convaincus qu’il est temps de céder le pouvoir aux jeunes qui peuvent servir leur pays parce qu’ils sont instruits. Nous devons construire une Algérie où tous les citoyens doivent retrouver leur bonheur, un Etat moderne, ouvert à toutes les cultures. Un Etat fort digne basé sur la diversité culturelle, l’ouverture d’esprit, le rejet de la haine. On n’a pas le droit de désespérer», a-t-il soutenu en précisant que «le renouveau politique concerne également la révision de toutes les lois du pays pour donner à tous nos compatriotes leurs droits», précise t-il en rassurant que les grands problèmes de l’Algérie ont été résolus, il reste juste à partager l’objectif de construire une Algérie moderne où tout le monde trouvera sa place».
Un prochain quinquennat au planning fort chargé
Abdelaziz Bouteflika, a promis en outre, la révision de la Constitution qui interviendra au cours de l’année. «C’est la priorité juste après l’échéance électorale du 17 avril » avait dit Abdelmalek Sellal. Cette révision permettra d’élargir la participation politique des citoyens qui auront plus que jamais un rôle important dans la gestion du pays, et ce dans le cadre d’une démocratie participative.
La nouvelle Constitution aura, aussi, à élargir les prérogatives des élus aux Assemblées locales et nationales. Une fois finalisé, le nouveau texte renforcera, d’une part, la place de l’opposition en lui permettant de jouir de tous ses droits constitutionnels et d’autre part, il garantira l’élargissement du droit de saisine du Conseil constitutionnel.
Cet ensemble d’acquis irréversibles hissera l’Algérie à un niveau supérieur une référence dans la pratique démocratique.
Des efforts soutenus et constants seront menés pour pérenniser les valeurs de la glorieuse révolution du 1er Novembre 1954 et les acquis de la réconciliation nationale avec de grands axes, à savoir la promotion de l’identité nationale dans ses trois composantes que sont l’arabité, l’amazighité et l’islam, le rejet de toute forme d’exploitation politicienne de l’une ou l’autre de ces composantes de l’identité nationale, le renforcement de l’indépendance de la justice, la lutte implacable contre la corruption, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Il est également question de la poursuite de la professionnalisation et de la modernisation de l’Armée nationale populaire, digne héritière de l’Armée de libération nationale, et sa dotation en moyens à même de la consolider dans ses missions républicaines de défense de la souveraineté nationale. Que dire de plus ? Sauf peut-être que le prochain quinquennat aura à voir la réalisation d’un planning fort chargé.
Kafia Ait Allouache (El Moudjahid)