Dans une intervention à la télévision argentine, la présidente Cristina Fernandez de Kirchner a laissé entendre que les États-Unis étaient derrière un complot pour renverser son gouvernement, voire l’assassiner. « Si quelque chose m’arrive, ne regardez pas vers le Moyen-Orient, regardez vers le Nord », a-t-elle déclaré, ajoutant que le complot était le fait de banquiers et d’hommes d’affaires locaux « aidés par l’étranger ».
Cette accusation contestée par l’opposition argentine, se situe dans le contexte d’une rapide détérioration des relations avec Washington suite à sa position sur la dette argentine. S’opposant à une décision du juge américain Thomas Griesa qui estime que l’Argentine doit payer en priorité les Fonds vautours qui ont refusé de négocier, soit 1,3 milliards de dollars, la présidente argentine, rappelle, en vain, que 93,5% de la dette a été renégociée. Suite à la décision de la justice américaine et à la pression exercée par les Fonds vautours, les fonds destinés à rembourser les créanciers qui avaient accepté de renégocier ont été bloqués aux États-Unis. L’Argentine a réagi en décidant de proposer un échange de titres sous législation étatsunienne avec des titres sous législation argentine ou française et de médiatiser sa décision par une campagne publicitaire dans les grands médias internationaux, comme la page parue, le 24 septembre dans le quotidien français Le Monde. Malgré cela, aucun des créanciers en cause ne s’est présenté.
Le 24 septembre dernier, également, Cristina Fernandez rencontrait George Soros, le financier et milliardaire américain, à New York. Bien qu’il soit l’un des créditeurs de l’Argentine, il semble que cette rencontre ait conforté Cristina Fernandez de Kirchner dans sa position et ses propositions. L’Argentine a obtenu, en outre, une importante victoire auprès du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU en faisant condamner l’activité des Fonds vautours.