Après un long procès qui a fait la Une de la presse sud-africaine depuis de longs mois et a été exceptionnellement retransmis à la télévision dans sa totalité, Oscar Pistorius a été condamné, en théorie, à cinq ans de prison.
Cette peine devrait, en effet, être considérablement réduite dans les faits. Aux termes de la Section 276 du Code pénal, toute peine de cinq ans ou moins peut être convertie en arrêt à domicile. La qualification de l’accusation en « homicide involontaire » et non en « meurtre » à l’encontre de l’ancien sportif de renommée internationale, coupable d’avoir tué son amie, Reeva Steenkamp, avait provoqué un large mécontentement, tant dans l’opinion publique sud-africaine que dans les milieux de la Justice. Ceux-ci avaient critiqué la juge Thokozile Masipa qui, contre toute attente, ne l’avait condamné qu’à trois ans de prison avec sursis pour l’utilisation d’une arme à feu dans un restaurant. Le Procureur et les avocats de la famille Steenkamp ont 14 jours pour faire appel, mais Oscar Pistorius devra commencer à purger sa peine, probablement à la prison Khosi Mampuru II de Pretoria, malgré les pressions exercées par sa famille. Cette sentence a été très mal perçue, entre autres, par la Ligue des femmes de l’ANC, l’ANCWL, qui s’est déclarée « attristée par ce jugement… Nous n’avons jamais été satisfaites par la qualification d’ « homicide involontaire ». Nous demandons au Procureur général de faire appel et de le faire pour le bien de notre société » a déclaré Jacqui Mofokeng, porte-parole d’ANCWL, ajoutant que Pistorius pourrait être libéré d’ici 18 mois. Dans un pays qui connaît un des plus forts taux de criminalité au monde, où les femmes et les petites filles sont quotidiennement victimes des exactions les plus horribles, le jugement prononcé par Thokozile Masipa est vécu comme un message d’impunité.