C’est une opération destinée à « assainir l’espace informationnel » en Rd Congo. Ce 20 août 2014, le ministre des Médias, Lambert Mende (photo), a pris un arrêté interdisant de parution 61 journaux.
« Les organes de presse visés dans le présent arrêté ne détiennent aucun titre les autorisant à exercer (…) et, de ce fait, n’existent pas en tant qu’organes de presse », explique le texte. Le 18 août déjà, le ministre avait décrété la mort officielle de 75 publications qui « cessent d’exister ». Certains titres n’ont plus paru depuis 3 ans. D’autres n’ont jamais publié une seule édition depuis l’obtention du récépissé d’autorisation d’exercer.
« Les journaux sont tenus de renouveler, tous les deux ans, le récépissé de l’autorisation de publication auprès du Secrétariat général du ministère des Médias », reconnaît le directeur de publication du journal La Gazette de l’Orient, Alphonse Balanga dont le journal a été suspendu. Interrogé par le site Lepotentielonline.com ce 21 août, il se rendait dans les services compétents pour remplir les formalités destinées à régulariser le statut de son journal.
Parmi les publications interdites pour irrégularité, il y a des médias connus à Kinshasa la capitale, à l’instar de Congo News, Géopolis et l’Agence de presse associée (Apa).
L’Afp a interrogé le secrétaire général de l’Ong Journaliste en danger, partenaire de Reporters sans frontières. « Pourquoi n’avoir pas donné aux médias qui paraissent régulièrement un moratoire pour qu’il se mettent en ordre avec la loi, plutôt que cette précipitation qui montre une hostilité face à la liberté de la presse et au fonctionnement des médias », se demande Tshivis Tshivuadi. Il questionne l’opportunité de l’action du ministre des Médias, dans la mesure où « il existe le Csac (Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication) qui est habilité (…) à sanctionner ou à demander aux médias de se mettre en ordre ».