Des peines de prison importantes ont été prononcées jeudi à la Cour d’assises de Bobigny (Seine-Saint-Denis), où étaient jugés les responsables de la noyade mortelle de Saïd Bourarach, il y a cinq ans.
Mais le principal accusé, Dan Lampel, contre lequel aucun mandat de dépôt ni interdiction de quitter le territoire n’avaient été prononcés, a eu la bonne idée de prendre la fuite. A l’heure où ces lignes sont écrites, il y a un risque sérieux que le criminel soit réfugié en Israël.
Le fait que le tribunal se soit abstenu de prononcer un mandat de dépôt contre cet homme, qui comparaissait librement, est d’autant plus hallucinant qu’on est en présence d’un individu qui, outre l’importance de la peine qu’il encourait (la procureure avait requis 12 ans contre lui deux jours plus tôt) avait déjà été condamné dans le passé pour violences, y compris violences à caractère raciste.
Le 30 mars 2010, Dan Lampel, son frère Michael Lampel, Lucien Dadoun et un quatrième homme, Dan S., mineur au moment des faits, s’étaient lancés, armés, à la poursuite de Saïd Bourarach, vigile au service d’un magasin de bricolage dans cette même ville de Bobigny.
Saïd Bourarach était ensuite tombé dans le canal de l’Ourcq, sans que ses poursuivants fassent le moindre geste pour le repêcher, et il était mort noyé.
Identifiés très rapidement, les quatre hommes avaient été interpellés le soir même. Au cours de leur garde à vue, convaincus de leur impunité, ils avaient même eu le culot de tenter une « défense juive », en affirmant de manière effrontée qu’ils n’avaient fait que réagir à des propos antisémites qu’aurait tenus le malheureux gardien.
L’instruction devait cependant démontrer que Lampel et ses comparses avaient agressé Saïd Bourarach parce que celui-ci leur avait tout simplement signifié qu’ils ne pouvaient plus entrer dans le magasin, celui-ci venant de fermer ses portes, à 19 heures comme tous les jours.
Au terme d’une longue procédure, et après quelques mois de détention préventive pour certains d’entre eux, les quatre ont été renvoyés devant la Cour d’assises de Bobigny où ils ont été jugés à partir du 17 mars 2015 pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », « avec menace ou usage d’armes », et « en réunion », qualifications passibles de 15 ans de prison.
Jeudi, le tribunal a rendu son verdict, suivant en partie les réquisitions de la procureure.
Dan Lampel est condamné à 9 ans de prison. Comparaissant libre pendant tout le procès, il n’était donc pas là jeudi au prononcé du jugement.
Son complice Lucien Dadoun, qui ne s’était pas présenté du tout au procès, écope de 7 ans de prison, avec mandat d’arrêt dont on ne sait ce qu’il adviendra, puisqu’il est probablement lui aussi « au chaud » en Israël.
Michael Lampel prend de son côté 5 ans, et Dan S. 4 ans.
L’extrême dangerosité de la Ligue de Défense Juive n’est plus à démontrer, et l’été dernier, il a même été question, pour la première fois dans les médias conventionnels et dans des déclarations gouvernementales, d’une interdiction de cette bande fasciste.
Mais depuis, rien, ce qui n’est au final pas surprenant de la part d’un gouvernement français systématiquement complice des crimes de l’Etat israélien.
CAPJPO-EuroPalestine
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Légende : Saïd Bourarach et son enfant