L’attaque à la hache et au pistolet dans une synagogue de Jérusalem qui a fait au moins 8 morts dont les deux assaillants, dans un climat de tension entretenu par le gouvernement Netanyahou, précipite le pays dans une spirale de violence inédite.
L’attaque contre une synagogue ultra-orthodoxe à Jérusalem-Ouest est intervenue au lendemain de l’assassinat par pendaison d’un chauffeur de bus palestinien dans son véhicule. Il travaillait sur une ligne de Jérusalem desservant la partie occidentale de la Ville sainte. Ses proches dénoncent un acte criminel tandis que la police israélienne évoque la thèse du suicide.
La mort de ce Palestinien intervient alors que des heurts entre Palestiniens et policiers israéliens ont secoué Jérusalem ces dernières semaines, s’étendant à la Cisjordanie occupée et faisant craindre un embrasement généralisé.
Au moins six Israéliens ont été tués mardi matin dans l’attaque d’une synagogue à Jérusalem par deux Palestiniens qui ont été abattus par la police, a affirmé une porte–parole de la police.
« Deux terroristes sont entrés dans la synagogue dans le quartier de Har Nof. Ils ont attaqué à la hache et avec un pistolet. Quatre fidèles ont été tués. Des policiers arrivés sur place ont tiré et tué les deux terroristes », a précisé la porte-parole de la police Luba Samri. La synagogue attaquée est située à Har Nof, un quartier ultra-orthodoxe juif situé à Jérusalem-Ouest.
La porte-parole a précisé que quatre fidèles ainsi que deux policiers qui sont intervenus contre les auteurs de l’attaque avaient été blessés. Elle a également indiqué que les auteurs de l’attaque étaient des Palestiniens de Jérusalem-Est.
Réagissant à l’attaque, le Hamas et le Jihad islamique, les deux principales forces islamistes palestiniennes, ont salué l’attentat. Cette attaque, la plus meurtrière depuis des années dans la Ville sainte, est une « réponse au meurtre du martyr Youssef Ramouni », un conducteur palestinien de bus retrouvé mort lundi dans son véhicule à Jérusalem-Ouest, a assuré le Hamas.
Alors que les tensions se sont multipliées ces dernières semaines autour de l’ultra-sensible esplanade des Mosquées dans la Vieille ville de Jérusalem, les Palestiniens dénonçant comme des provocations les nombreuses visites d’extrémistes juifs sur ce lieu saint, le porte-parole du mouvement islamiste, Sami Abou Zouhri, a ajouté que cette attaque était également « une réponse à la série de crimes de l’occupant (israélien) à (la mosquée d’) Al-Aqsa ».
« Le Hamas « appelle à poursuivre les opérations », a-t-il encore dit, alors que Jérusalem a récemment connu plusieurs attentats, notamment à la voiture bélier. Aucun n’a été revendiqué, mais certains ont été menés par des membres du Jihad islamique ou du Hamas.
Le Jihad islamique, de son côté, a vu dans l’attaque « une réponse naturelle aux crimes de l’occupant ».
De son côté, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, plutôt que de reprendre au plus vite le processus de paix avec les Palestiniens, renoncé à la colonisation et aux encouragements aux zélotes juifs pour qu’ils occupent l’Esplanade de Deux Mosquées, a rejeté la « responsabilité directe des incitations à la violence » sur le Hamas et le président palestinien Mahmoud Abbas ! Cet attentat, dit-il, sans attendre les résultats de l’enquête, « est le résultat direct des incitations à la violence menées par le Hamas et Abou Mazen (Mahmoud Abbas) », affirmant dans un communiqué qu’Israël réagira « avec une poigne de fer à ce meurtre de juifs ».