Sur les 122 raids aériens exécutés par l’armée de l’air syrienne ces trois derniers jours sur tous les fronts de guerre contre les fiefs des groupes armés, 43 ont ciblé les places fortes de l’EI à l’est du pays, dans les provinces de Deir Ezzor et à Raqqa. Des dizaines de miliciens ont péri, dont un chef de l’EI, Yahia Assam.
Légende : Siège du « Tribunal islamique » à Raqqa
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, (OSDH) une obscure officine de désinformation au service de l’opposition pro-occidentale syrienne basée à Londres, 26 raids ont détruit à Raqqa, bastion de l’EI, des bâtiments qui abritent les instances juridiques militaires de l’EI, ses bureaux de surveillance et d’inspection, un siège de la Sécurité politique et une station de bus…
Certains raids ont également ciblé la ville de Tabaka proche de l’aéroport qui est toujours entre les mains de l’armée régulière dans le gouvernorat de Raqqa, et autour duquel les combats font rage, dans une tentative des miliciens de s’en emparer. Selon l’OSDH, il y a eu 33 tués dans les rangs de l’EI à Raqqa.
Le lundi 18 août, 14 raids aériens ont encore ciblé des positions de l’EI dans cette province limitrophe de l’Irak.
Les bombardiers syriens ont également effectué le dimanche 17 août 41 raids contre les positions des rebelles takfiris dans la province d’Alep, la Ghouta orientale, à l’Est de Damas et le Qalamoun à la frontière avec le Liban. La ville de Rastan où s’étaient replié les milices armées ayant fui la ville de Homs a aussi été ciblée, ainsi que la province de Hama.
Dans ses raids dans le gouvernorat d’Alep, l’aviation syrienne a détruit le centre de commandement, de communications et de brouillage de l’EI situé au versant de la montage cheikh Akil.
Alep: une bataille cruciale s’annonce
Ces raids interviennent au moment où la bataille cruciale d’Alep s’approche a toute allure. Elle devait opposer trois antagonistes : l’armée gouvernementale, l’EI et la milice pro saoudienne du Front islamique (FI) et ses affidés.
Les milices les plus importantes qui sont encore en activité et qui sont en train d’être laminées à la fois par l’armée syrienne et par l’EI, sont :
– le mouvement Noureddine Zanki » (2.000 miliciens) ;
– le mouvement Hazam (1.000 miliciens) ;
– l’Armée des moudjahidines (3.000 miliciens).
Quand au Front d’al-Nosra (branche officielle d’al-Qaïda), du mouvement des « Libres du Levant » et du mouvement Tawhid (Frères Musulmans), ils ne cessent de perdre du terrain face à l’EI.
Selon le quotidien libanais As-Safir, cette coalition souffre d’une carence en armement surtout après la cuisante défaite que l’armée syrienne lui avait infligée il y a deux semaines dans la banlieue Assad, à l’entrée occidentale d’Alep.
« La revanche de chastes »
Pour sa part, l’EI s’est fixé comme objectif de s’emparer de la totalité de la province nord d’Alep, dans le cadre d’une opération baptisée « la revanche des chastes ».
Selon le site arabophone al-Hadath News, le choix de cette appellation s’explique par les accusations proférées par l’EI contre le FI d’avoir enlevé l’épouse de l’ancien numéro deux de l’EI en Syrie, l’Irakien Hajji Bakr (ancien officier de Saddam Hussein tué le mois de juin dernier) et de l’avoir violée ainsi qu’une autre femme arrêtée au moment où elle s’apprêtait à commettre un attentat suicide. Ce que dément le FI catégoriquement et exige un échange de prisonniers.
Alors que dans la province nord, où les combats les plus violents tournent non loin de la localité de Marea, le FI est passé à l’offensive contre l’EI. Il livre aussi un combat dans la province Sud d’Alep aux forces régulières.
Celles-ci sont engagées dans des opérations de sécurisation des régions est qui entourent la prison centrale d’Alep, l’hôpital Kindi qu’elles ont repris aux rebelles la semaine passée, le camp Handarate et la région Castello.
L’EI a également détruit le mausolée du prophète Daoud (David) dans le village Dobik situé dans la province nord d’Alep.
700 membres de la tribu loyaliste Chaitate massacrés par l’EI
A l’est de la Syrie, plus précisément dans lla province de Deir Ezzor, les dernières informations font état de la poursuite des massacres perpétrés pat l’EI contre les membres de la tribu des Chaitate. Selon certaines informations, 700 de ses membres auraient été massacrés durant ces deux dernières semaines. La plupart des victimes sont des civils. On signale également l’enlèvement de 150 autres membres des Chaitate, non loin du champ pétrolier Al-Omar. L’Etat islamique avait menacé de mort tous les hommes des Chaitates âgés de plus de 15 ans.
Selon le journal libanais As-Safir, citant des sources locales, les dirigeants d’autres tribus clans ont adressé une lettre au chef de l’EI, le calife auto-proclamé Abou Bakr al-Baghdadi le sollicitant de faire cesser l’effusion de sang et se démarquant de ceux (des Chaitates) qu’ils ont taxés de « bande corrompue qui a combattu Dieu et trahi les soldats de l’Etat Islamique ».
Les photographies des décapitations des membres de la Tribu sèment la panique parmi les habitants de Deir Ezzor. Cette campagne de terreur est menée par le chef de milice Omar le tchétchène.
29 prisonniers politiques libérés
Sur un autre plan, rapporte l’OSDH, les autorités syriennes ont libéré quelques 29 prisonniers politiques qui font partie de ceux qui ont été transférés de la prison d’Alep vers celle de Adra à Damas. Quant aux 23 autres restants, il a été autorisé à leurs parents et proches de leur rendre visite.
Au sud de Damas, la réconciliation bat son plein. Elle devrait être rendue publique d’un moment à l’autre dans les quartiers Qadam, Assali, Port-Said, Maazaniyyé, et Jouret-Chribani, limitrophes de la capitale. En attendant, rapporte Al-Hadath News, le drapeau syrien a été arboré dans ces quartiers.