Elliott Abrams, néo-conservateur historique pur et dur opposé aux mariages entre juifs et goyim, impliqué dans les crimes US au Nicaragua, au Salvador, dans la tentative de coup d’État contre Hugo Chavez, et dans l’assassinat de Rafic Hariri au Liban, co-fondateur de la NED était le candidat favori du nouveau Secrétaire d’Etat Rex Tillerson au poste stratégique de Secrétaire d’Etat adjoint. Le président Donald Trump a opposé son veto à cette nomination après l’avoir auditionné.
Faut-il expliquer le refus de Donald Trump de la nomination d’Elliott Abrams au poste de Secrétaire d’Etat adjoint comme le signe d’un refus de la stratégie néo-conservatrice fondée sur l’exportation de la démocratie et du regime change dont il en est le plus fervent acteur ? Ou simplement en raison de son opposition à la candidature de Trump au sein de l’establishment républicain pendant sa campagne électorale ? Rancunier, le président Trump n’a pas oublié, semble-t-il, un article signé par Elliot Abrams dans l’hebdomadaire républicain néo-conservateur The Weekly Standard, en pleine campagne pour l’investiture dans lequel il avait exhorté le GOP (Pari Républicain) à tout faire pour lui barrer la voie. « Ne permettez pas à la convention républicaine d’être un couronnement où Trump et Trumpism sont incontestés ». Et d’ajouter : « Il faut rappeler au parti qu’il y a des divisions profondes à sa candidature » et que de nombreux membres de l’Establishment « s’opposent et même craignent sa nomination. »
Lors de son audition par Trump, le 7 février, en présence de Tillerson, ce dernier avait plaidé pour sa nomination en raison de sa profonde connaissance du fonctionnement interne du Département d’Etat dont il fut un vétéran sous Reagan et les deux Bush, ce qui, espère-t-il, compenserait le manque d’expérience du Texan Tillerson, recruté dans le monde des affaires et du pétrole (ancien PDG du géant américain TexxonMobil).
Le refus de Trump, bien que en grande partie motivée par son aversion personnelle pour Abrams n’en est pas moins le signe de la volonté du nouveau locataire de la Maison blanche de s’affranchir, du moins progressivement, des fondamentaux idéologiques et des lobbies qui forgeaient la politique étrangère américaine depuis G.W. Bush.
Le CV d’Abrams est à cet égard éloquent. Sous la première présidence de George W. Bush, il a occupé le poste d’assistant spécial du président et directeur senior du Conseil de sécurité nationale pour les affaires du Proche-Orient et d’Afrique du Nord. A ce titre, il était l’un des plus virulents avocats de l’invasion de l’Irak – avec le désastre que l’on sait et que Trumps n’a cessé de stigmatiser tout au long de sa campagne électorale. Il plaidait également pour le renforcement de l’alliance avec Israël et les monarchies du Golfe, au service des seuls intérêts israéliens.
Au début de la seconde présidence de Bush, Abrams a été promu au poste de conseiller pour la sécurité nationale sur les stratégies de démocratie globale, responsable de la progression de la stratégie pour faire « Avancer la démocratie à l’étranger ». L’origine des révolutions de couleur est à chercher dans cette stratégie américaine bien réfléchie qu’Obama a non seulement poursuivie, mais accélérée.
Concernant le lobby juif « déclinant » selon lui et dont il était un des pivots, Elliott Abrams appela, dès 1995, à la nécessité pour les juifs américains de s’allier de s’allier avec les forces les plus antisémites aux Etats-Unis, à savoir les Evangéliques et les Sionistes chrétiens.
Outre son action notoire au service de la déstabilisation de l’Iran, de la Syrie et du Liban, Abrams est l’un des membres du think tank néoconservateur Project for the New American Century. Elliott Abrams est aussi un administrateur de la National Endowment for Democracy. Tout un programme !
Selon la presse américaine, notamment le Washington Post, qui était le premier à rendre public l’éviction d’Abrams, la lutte pour remplir un poste clé illustre à quel point il est devenu difficile de trouver des candidats aptes à occuper des postes supérieurs dans le département d’État. L’administration Trump a publié une interdiction presque totale d’embaucher quelqu’un sur la longue liste de républicains qui ont signé des lettres publiques l’année dernière s’opposant à Trump pour des raisons de sécurité nationale. Beaucoup d’autres vétérans des présidences Reagan et Bush se sont retirés de la course pour les emplois seniors ou sont considérés trop vieux pour retourner au gouvernement.
Abrams n’a pas signé une lettre mais a écrit de manière critique sur Trump tout en conseillant deux de ses rivaux primaires GOP.
Paula Dobriansky, qui a également servi dans les administrations Reagan et George W. Bush, est un autre choix potentiel pour le poste de numéro 2 du State Department. L’un des conseillers les plus controversés de George W. Bush, l’ancien ambassadeur des Etats-Unis John Bolton, a également été mentionné comme un possible candidat à ce poste, mais c’est Tillerson qui s’y était fermement opposé.
En 2011, Elliott Abrams témoigne devant la Commission des affaires étrangères de la Chambre sur le Capitole des développements en Egypte et au Liban. (Jim Watson / AFP / Getty Images)