En 1940, le président Franklin Delano Roosevelt déclarait à la radio qu’il fallait assurer et préserver une éducation libre et accessible, pour qu’elle devienne « la forteresse de la démocratie et la barrière à l’autocratie ». À l’adresse de plusieurs écoles régionales, partiellement construites avec des fonds fédéraux, il avait rappelé que négliger l’éducation aurait des conséquences gravissimes pour la démocratie et l’avenir de la nation. Soixante-cinq ans plus tard, l’éducation dans les meilleures universités américaines coûte environ… 60 000 dollars par an. Seule une infime minorité de la population peut envoyer sa progéniture dans ces établissements.
S’ils ont la chance d’être acceptés, les autres étudiants doivent obtenir un prêt dont les intérêts sont plus élevés que celui contracté pour l’achat d’une maison ! Un prêt qu’ils rembourseront pendant plusieurs années après la fin des études. Barack Obama lui-même, un des rares présidents à ne pas être arrivé au pouvoir grâce à sa fortune, a ainsi révélé qu’il avait fini de payer sa dette d’études universitaires à… 50 ans ! Inutile de préciser ce que cela veut dire pour l’égalité des chances, un des faux dogmes de ce « grand pays démocratique », où l’on accentue chaque jour davantage cette inégalité.