Guy-Romain Kimfoussia (UDR-Mwinda) et Clément Mierassa (PSDC) ont été arrêtés, officiellement pour « atteinte à l’ordre public ».
Guy-Romain Kimfoussia, président de l’Union pour la démocratie et la république du Congo (UDR-Mwinda) et Clément Mierassa, du Parti social-démocrate congolais (PSDC) viennent d’être arrêtés, aujourd’hui 21 octobre 2015. Des doutes subsistent sur la possible arrestation de Guy-Brice Parfait Kolelas, leader du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI) et de Claudine Munari, fondatrice du Mouvement pour l’unité, la solidarité et le travail (MUST) mais aussi et surtout, ancienne ministre du Commerce de l’actuel gouvernement, qui a démissionné en juillet dernier pour soutenir le « dialogue national » sur la nouvelle constitution. Quant à André Okombi-Salissa, dissident du parti au pouvoir (Parti congolais du travail, PCT), il serait réfugié à l’ambassade des Etats-Unis.
La situation devient quasi-insurrectionnelle dans la capitale. La journée « ville morte » et « désobéissance civile » organisée par l’opposition congolaise hier mardi 20 octobre a entraîné des heurts entre forces de l’ordre et manifestants, qui ont fait trois morts à Brazza, selon un bilan officiel provisoire. Il y aurait eu deux autres tués dans des villes de province, preuve que la colère gagne du terrain.
Aujourd’hui, le centre-ville et les quartiers nord ont repris leurs activités, quelques magasins et cafés ont rouvert leurs portes, mais dans les bureaux, le taux d’absentéisme est évalué à près de 85 %, selon nos sources.
Un barrage militaire filtrant est installé à l’entrée du quartier Bacongo. Les soldats fouillent les voitures, interrogent les conducteurs sur leur destination, voire palpent leurs poches. Le même dispositif est en place au niveau du rectorat en allant vers Diata, et près des anciens locaux de TV Congo en direction de Kissoundi.
Il est quasiment impossible, d’ailleurs, de se rendre à Kissoundi à cause des barricades érigées par les manifestants sur la voie publique. Il semblerait que la situation soit à ce point tendue que les militaires n’osent pas s’y aventurer, raison pour laquelle ils ont établi leur poste près de l’ancienne TV Congo.
D’après l’une de nos sources, « il devient évident qu’il ne pourra pas y avoir de vote référendaire le 25 octobre, sauf si le Congo se résume uniquement aux quartiers nord de Brazzaville ». En effet, la situation se dégrade rapidement et les positions se radicalisent. Le grand danger reste l’instrumentalisation des ethnies, redoutable bombe à retardement, visible en ce moment par la différence visible entre les quartiers nord, où défilent des partisans du oui avec l’autorisation du pouvoir, et les quartiers sud, bouclés par les barrages militaires. « La révolte qui a commencé hier mardi 20 octobre n’est pas une révolte des Bakongos, c’est celle des Congolais du nord comme du sud contre la famille Nguesso, affirment plusieurs sources à l’intérieur de l’opposition. C’est l’ensemble du pays qui est uni pour le respect de la Constitution de 2002 ».